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Légendes écrites pour les photographies accompagnant les articles de Lucie Rault dans le livre des Editions Lamartinière : "Les Instruments de musique du monde" [Publié le 2004-05-24 22:00:23]

Retour à Lucie Rault


 La courtisane Harogi, captivée par de mystérieuses sonorités. Série d’estampes à« Neige, lune et fleurs » de Utamaro Kitagawa (1753-1806).

Les voix de la nature :
 Scène d’orage dans la savane africaine (Kenya).
La décharge subite des masses énergétiques planant au-dessus de la terre bouleverse la nature environnante dans un retentissement spectaculaire.

Aucommencement était le son
  Cascade de Skogafoss, en Islande. Certains phénomènes naturels offrent un spectacle visuel et une expérience auditive saisissants.
La musique des cavernes
 Entrée de la grotte du Pech-Merle (Lot). Les points rouges apparaissant sur la voà»te révèlent une zone significative sur un plan acoustique.
 Conque à embouchure latérale des îles Marquises. La qualité du son émis, à la fois mat et intense du coquillage en forme de spirale. L : 38 cm.
 L’écoulement incessant de l’eau infiltrée dans la masse rocheuse a fini par creuser ce passage, dont le relief évoque la forme du conduit interne de l’oreille.Canyon Antelope, Arizona.
La grotte sonore
 Peintures pariétales paléolithiques ornant le Salon noir de la grotte de Niaux (Ariège). - - L’emplacement de ces peintures correspond à des lieux où la résonance du son est particulièrement intense et prolongée.L’écoulement incessant de l’eau infiltrée dans la masse rocheuse a fini par creuser ce passage, dont le relief évoque la forme du conduit interne de l’oreille. Canyon Antelope, Arizona.
L’énigme du chasseur à l’arc
 Grotte des Trois Frères, Montesquieu-Avantès (Ariège), relevé d’une gravure pariétale (Magdalénien) découverte en 1912 par l’abbé Breuil
La voix et son double
 Cheval, galerie du Salon noir de la grotte de Niaux (Ariège) ; mammouth peint sur la paroi de la grotte Kapova en Bachkirie (Oural sud) ; cheval et bisons, grotte du Portel (Ariège). Chaque type de figure représenté pourrait être associé à des caractéristiques particulières de la résonance.
Les orgues de pierre
 Ladakh, hauts plateaux himalayens. Le relief montagneux constitue une paroi naturelle réfléchissant les ondes sonores sous forme d’écho. Afin d’entretenir la continuité du son, les conques dung-dkar sont toujours utilisées par deux. Les musiciens jouent en alternance une partie musicale commune en respirant à des moments différents.
Les modulations de la nature
 Stalactites en draperie dans une grotte en Afrique du sud. L’espace de la caverne forme une caisse de résonance amplifiant et prolongeant le son produit par ces gigantesques lithophones naturels.
L’animal et le pouvoir du son
 Joueur de conque à Zanzibar (Tanzanie). Ce coquillage au son puissant est parfois utilisé dans un contexte guerrier comme instrument d’appel aux combattants.
 Trompe ihembe faite de la corne spiralée d’un cervidé (Rwanda) ;
 Conque dung-dkar insufflée par un jeune moine bouddhiste (Tibet). D’une corne ou d’un coquillage pris à l’état brut, on fabrique un instrument de musique aux sonorités riches et puissantes en perçant simplement un orifice plus ou moins circulaire.
Les sifflets de Cro-Magnon
 Flà»te à encoche kena fabriquée dans un os provenant d’un animal. Colombie.
Les flà»tes d’Isturitz
 Flà»tes paléolithiques découvertes dans la grotte d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques).
 Fragment présentant deux trous de jeu et de fines incisions formant des bandes régulières. Des recherches archéologiques ont permis de reconstituer la flà»te de droite qui comporte quatre trous de jeu sur sa face postérieure.
Le bourdonnement des rhombes
 Rhombe en bois de renne découvert dans la grotte de la Roche, à Lalinde (Dordogne).
 Des instruments du même type sont encore aujourd’hui utilisés dans certaines régions d’Afrique et d’Australie.
 Joueur de rhombe originaire d’Australie. Le son que produit, en tournant, cette simple plaquette de bois est d’autant plus saisissant qu’il ne peut être associé à aucune autre source sonore connue. La vue et l’usage du rhombe sont exclusivement réservés à un petit groupe d’initiés.
Préhistoire des instruments
 Arc musical des Lobi de la région de Gaoua au Burkina-Faso. Le bruiteur métallique, sous l’effet de la détente de la corde, glisse le long du manche en émettant un son. Utilisé depuis la préhistoire, maintenant réparti sur les cinq continents, l’arc a-t-il d’abord été pour chasse, pour émettre des sons, ou en vue de ces deux usages à la fois ? La réponse demeure incertaine.
 Flà»tes en os à encoche postérieure et plusieurs trous de jeu. A un stade plus avancé de la facture instrumentale, un bouchon de cire viendra obturer partiellement l’extrêmité du tuyau qui est insufflée, dirigeant ainsi plus facilement le jet d’air du flà»tiste contre l’arête du tuyau.
 Flà»te en os provenant des abords du Rio Negro au Brésil
 Flà»te faite du tibia d’une biche, Guyane
 Flà»te en os de la vallée de Maxico.
 Rhombe recueuilli sur l’ile de Bougainville ( îles Salomon) ,en Mélanésie. La représentation du personnage masculin est liée à la fonction de l’instrument, utilisé au cours de rituels d’initiation de jeunes garçons. Bien que le rhombe soit généralement associé aux civilisations océaniennes, son aire de répartion est assez vaste : on le retrouve, entre autres, en Afrique, en Amérique du Nord et même en Europe( comme par exemple en Pologne).
— Rhombe recueilli au début du siècle chez les aborigènes de l’ouest de l’Australie, qui l’utilisent à des fins rituelles. La forme de cet instrument, la teinte sombre du bois dans lequel il est fabriqué, sa taille ainsi que les motifs géométriques incisés rappellent le rhombe en bois de renne retrouvé sur le site préhistorique de la Roche à Lalinde en Dordogne, datant du Magdalénien.
Au rythme des râcleurs
 Râcleur chicahuati constitué d’un fragment de fémur humain, découvert dans la vallée de Mexico (XIVè-XVIè siècles). Cet instrument était joué par les Aztèques au cours de cérémonies associées à des rituels agraires.
 Jeu du râcleur tubulaire métallique karinya chez les Malinké de guinée. Ce type de racleur, le plus souvent joué par les femmes, s’intègre à un ensemble instrumental plus vaste comprenant des xylophones (bala) ou des harpes à chevalet (kora ou bolon).
La dame à la corne
 La Vénus de Laussel (Dordogne). Bas-relief sur roche découvert en 1909 par le Dr Lalanne, Aurignacien supérieur (Gravettien) et Protosolutréen, Bordeaux, Musée d’Aquitaine.

LE CORPS INSTRUMENTAL
Scène de danse chez les Peul Bororo du Niger. Le tempo est donné par la cadence des pas et les frappements de mains. La proximité physique des danseurs assure la précision rythmique de l’ensemble.

Et la musique prit sa source dans le corps
 Dessin de Léonard de Vinci représentant l’étude anatomique d’un foetus dans le ventre de sa mère. L’environnement sonore in vivo représente le premier stade de la formation auditive du bébé.
A capella
 L’architecture intérieure des lieux de culte offre une résonance particulièrement propice à l’élévation de la voix chantée. Abbaye Saint-Georges-de-Boscherville (Seine-Maritime).
Voix célestes
 Vierge à l’Enfant entourée d’anges musiciens, dite Madone à l’orchestre, de Giovani Boccati, Peinture sur bois, détail, 1447, Pérouse, Galleria Nazionale Dell’Umbria
Les voix ethniques
 Le chant est une expérience musicale aussi intime qu’intense. Choeur d’enfants à Shangaï (Chine, 1949).
 En s’accompagant du jeu de la vièle morinkhuur, ce musicien développe de longues phrases mélodiques chantées qui évoquent des récits et légendes épiques se déroulant dans les vastes espaces de la Mongolie intérieure.
Timbre vocal et instrument : la symbiose.
 Vièle morinkhuur des nomades Khalkha de Mongolie. La forme du chevillier, les crins des cordes de jeu et de l’archet ainsi que le décor de la caisse de résonance témoignent de l’enracinement de cet instrument dans une société nomade où le cheval est roi.

Distorsions, imitations, bruitages
 Jeu d’arc musical au Zimbabwe. La bande de bois courbée que l’instrumentiste tient entre ses lèvres communique les vibrations de la corde de jeu à l’intérieur de sa bouche qui sert alors de résonateur à volume variable.

Au rythme du corps
 Chez les Mekeo du sud-est de la Nouvelle Guinée, la peau de lézard dont sont recouverts les tambours kundu est directement frappée par les doigts de la main, qui jouent le rôle d’éléments percuteurs.
 Ce geste de la main qui vient battre contre l’ouverture de la bouche s’observe en plusieurs régions de l’Afrique, comme ici chez les Samburu du Kenya. L’émission continue du cri aigu de ces femmes se transforme ainsi en un long hululement.

Vibrato vocal
 Chant avec vibrato et frappement de mains, Nineveh, iraq. Bas-relief assyrien découvert en 1850 par A.H. Layard, détail, vers 660-650 avant J.C., Londres, British Museum.
Pieds nus sur la terre sacrée
L’homme sonnaille
 Les figures chorégraphiques qui caractérisent la danse rituelle intoredes Tutsi du Rwanda sont essentiellement basées sur des mouvements de jambes. En martelant le sol de ses pieds, ce danseur fait en même temps résonner les sonnailles qu’il porte aux chevilles (vers 1960).
 Danse des Indiens Kwakiuti en Colombie - Britannique (Canada), lors d’une éclipse solaire. Afin de délivrer la lune, les Kwakiuti se livrent à des incantations chantées en formant un cercle de danse autour d’un brasier.
  Les pièces d’étoffe qui virevoltent autour du corps des derviches tourneurs (Egypte) ou de l’interprète de danse lamenco (Espagne) créent un effet visuel qui accentue opportunément le mouvement des danseurs.

Instruments mis en mouvement par le corps
  Genouillère composée d’une carapace de tortue se fixant sur le genou du danseur et à laquelle est accroché un chapelet en sabots de biches dont le bruissement accompagne les mouvements et marque le rythme de la danse. Etats-Unis. Arizona.
  Paire de sonnailles de pieds goungrou faite de clochettes et de petites sphères métalliques fixées sur une torsade. Le tintement des sonnailles signale les mouvements de pied du danseur, répondant à la scansion verbale du chanteur et au rythme marqué par d’autres instruments à percussion, tels cymbalettes et tambours de diverses natures. Inde, Rajasthan.
  Baudrier-sonnaille txu fai de pédoncules de calebasse cousus sur une bande de tissu en trente-six ensembles de campanules. Il est porté en bandoulière par les hommes lors de courses de relais et pour scander les mouvements du corps pendant les danses. Indiens Kraho du Brésil.
  Danse des épouses du roi d’Oudjida chez les Podokwo de l’extrême nord du Cameroun. Les pas des danseuses évoluant en file indienne sont soulignés par le tintement des hochets qu’elles ont fixés à leurs mollets.
Claquettes, hochets et sistres : les instruments fondateurs
  Danse de masque mbuya des Bapende de république démocratique du Congo. Les mouvements de bras du danseur sont accentués par le son d’un hochet-sonnaille, tandis que ceux exécutés par les jambes sont renforcés par le bruissement léger des sonnailles de cheville.
  Sistre wasamba des Bambara du Mali constitué d’une série de rondelles de calebasse enfilées sur une tige de bois en forme de V. L’usage de cet instrument est lié aux rituels de corconcision des jeunes garçons.
Le bâton de rythme
  Groupe de jeunes filles Zoulou qui brandissent de longues tiges de bambou symbolisant des lances. Leur déplacement en formation serrée provoque le crépitement des bambous qui s’entrechoquent. Afrique du Sud, région de Nongoma.
Les arbres- tambours
  Tambour de bois creusé dans une section de tronc d’arbre . On trouve ce type d’instrument de musique, sous différentes formes, sur les cinq continents. Il sert principalement à l’accompagnement de la danse ou pour transmettre des messages. Bubaque, archipel des Bijagos, Guinée-Bissau.
  Tambour de bois à deux langues opposées teponatzli appelé macuilxochitl
  Sur cet imposant tambour taillé dans une seule pièce de bois, figurant le corps d’un animal stylisé, le tambourinaire éxécute des séries de motifs mélodico-rythmiques qui servent à accompagner des danses ou à transmettre des messages sur de longues distances. Mayogo de la république démocratique du Congo.
  En certains endroits de la Chine, la séparation du grain s’effectue en secouant une passoire en vannerie selon une gestuelle précise. Les différentes sonorités que produisent les grains en glissant et en retombant dans la passoire créent une véritable activité musicale.
Au rythme du travail
Tintinnabuler au quotidien
Prolongements corporels
  En maintenant fermement l’embouchure de la trompe contre sa bouche, la vibration des lèvres du musicien se propage à l’intérieur de la longue corde spiralée. La forme de la trompe détermine en partie le timbre du son projeté. Tribu Masaï, Kenya.
  La cadence rythmée du mouvement de va-et-vient de la meule évoque la sonorité et la gestuelle d’un musicien jouant du râcleur.
  Baudrier-sonnailles porté par un danseur de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Coquillages, grelots et capsules de récupération s’entrechoquent au rythme des mouvements du danseur.
  Malgré l’apparence rudimentaire du didjeridu, le jeu de cet instrument d’Australie donne à entendre une grande variété de sonorités : en faisant vibrer ses lèvres contre l’embouchure, le musicien émet sporadiquement toute une variété de sons guturaux.

Anthropomorphisme instrumental.
  Harpe arquée à cinq cordes de jeu des Zandé de la république démocratique du Congo. Sous l’oeil attentif de la harpe, les cordes de jeu relient le « cou  » au « ventre  » de l’instrument.
  Evocation du corps des vièles occidentales à travers l’oeuvre d’un artiste sculpteur de la Grèce préhistorique (idole des Cyclades, 2500-1100 av. J.-C.)
  et projection sur le même thème par Man Ray (Le Violon d’Ingres, 1924)
Anthropomorphisme des instruments
  Harpe arquée à six cordes végétales et caisse de bois présentant une double saillie. Les jambes fléchies correspondent à une position de danse souvent représentée dans la statuaire africaine. Le visage expressif est surmonté d’une coiffure séparée par une raie médiane, et le cou ployé est travesré de part en part par les six chevilles. Ngbaka du bassin de la Lua en république démocratique du Congo.
  Harpe arquée à cinq cordes de fibres végétales figurant un personnage masculin. Une seule pièce de bois compose les membres inférieurs et la caisse ; celle-ci est taillée en creux pour former un tronc ovoïde recouvert d’une peau à la lisière surfilée et garnie de perles. Les chevilles portent également un rang de perles, figurant les sonnailles de chevilles souvent portées par les danseurs de cette région. Ngbaka du haut Oubangui, République centrafricaine.
  Lamellophone de type sanza à onze lames végétales sur une caisse de résonance anthropomorphe en bois sculpté. Cet instrument à pincement direct présente une rangée de languettes flexibles fixées à une caisse. Cameroun.
  Cloche de terre cuite représentant un personnage féminin, datant de la Grèce antique. Son long cou sert de manche, sa robe évasée compose la jupe de la cloche et ses jambes en sont les battants internes. La fonction de cette cloche demeure encore aujourd’hui incertaine. Compte tenu de son extrême fragilité, il est peu probable qu’elle ait été utilisée à des fins musicales. Béotie, époque géométrique récente, VIIIè siècle avant J.-C.
Bestiaire musical
Dénominations corporelles
  Tambour de bois sculpté en forme de poisson appartenant à la famille des mok’t’ak, suspendu dans l’enceinte d’un temple bouddhique de Corée.
  Joueur de vièle sarangi, Johpur, Rajasthan (Inde). La terminologie vernaculaire servant à désigner les différentes parties de la vièle sarangi correspond à celle utilisée pour le corps humain. Le sarangi est ainsi pourvu d’une bouche, d’un estomac ou encore de hanches...
  Tambour damaru à boules fouettantes. Cet instrument de musique du bouddhisme tibétain est constitué de deux calottes crâniennes jointes à leur sommet, l’une ayant été prélevée sur la dépouille mortelle d’un homme et l’autre sur celle d’une femme.

Donner une âme à la matière

 Vièle jinghu. Deux cordes de jeu en soie sont tendues entre un manche et une caisse de résonance en bambou. L’archet, fait d’une mèche de crins et d’une tige en bambou, est emprisonné entre les cordes. La vièle jinghuest principalement jouée à l’opéra de Pékin.

Toute matière est conscience...

Le maître des éléments
  Artisan travaillant à la fabrication du corps monoxyle d’un luth sitar, représenté avec les outils qu’il utilise pour mesurer et sculpter le bois. Miniature indopersane du XIXè siècle.

La muse inspiratrice

  Intérieurs d’atelier de luthier en Asie centrale
  Chine, Xinjiang, ville de Kachgar
  Afrique du Nord : Maroc, Marrakech). Partout, les gestes du luthier sont guidés par les mêmes objectifs : travailler la matière en vue d’obtenir un instrument qui puisse exprimer - visuellement et musicalement - des valeurs esthétiques propres à une culture.
Les forces vives de l’instrument
  Chez les Dan de Côte d’Ivoire, l’instrument tout entier devient objet rituel symbolique. En effet, le tambour glong n’est plus utilisé à des fins musicales, mais sert uniquement de support aux offrandes alimentaires destinées aux divinités.
Une matière pour un son
  Tambours de bois en 1887 sur l’île de Malekula, Vanuatu (Océanie). Ces instruments de musique, constitués de troncs d’arbre évidés par l’intermédiaire d’une fente longitudinale, étaient disposés en bordure d’une place dégagée où la population se rassemblait à l’occasion de cérémonies rituelles. On en jouait pour accompagner les chants et les danses.
La matière sonore domptée et classifiée

  Trompe à embouchure latérale faite d’une défnese d’éléphant, ou olifant. Cet instrument pourrait avoir été fabriqué sur commande au XVIè ou au XVIIè siècle par des Sherbro ou des Bolom, populations africaines de la Sierra Leone, pour des clients portugais.
  Moine bouddhiste tibétain jouant du hautbois rgya-gling. Dans le système de répartition des instruments tibétains, cet instrument appartient au registre paisible, par opposition au registre violent.
Organologie et organologues
  Cloche Emilie fondue en l’honneur du roi Songdok, conservée au Musée national de Kyongju en Corée du Sud. La légende raconte qu’une fillette aurait été offerte en sacrifice lors de la fonte de la cloche.
  Atelier du luthier Najedini, vers 1925. En Occident, l’apprentissage du métier de luthier se fait essentiellement par observation et imitation des luthiers plus expérimentés.
  La qualité du son de l’instrument de musique dépend aussi bien de l’activité auditive du luthier que de celle de l’instrumentiste.
  Un luthier, d’origine russe, vérifie les lieux de bonne résonance de la table d’harmonie d’un violon.
  Mouvement d’archet sur cordes d’un violoncelle.
Le geste du luthier
  Ebauche d’un violon dans un atelier de lutherie.
  Les différentes couches de vernis ou de résine appliquées sur le violon sont déterminantes pour la sonorité de l’instrument . Luthier de Crémone, ville d’Italie rendue célèbre par l’excellence des luthiers qui y travaillèrent, notamment Stradivarius.
L’ornementation
  Tambour daf dont le cadre est constitué d’une jante de bicyclette. Le décor de la peau, qui y apparaît par transparence, s’inspire de la réalité environnante (voiture, animaux domestiques, maison, etc.), témoignant de l’origine populaire de l’instrument. Iran, Baluchistan.
  Tambour "en gobelet  » darbukka provenant de Caire (Egypte). La forme de la caisse de résonance s’inspire de celle d’un vase dont le fond est remplacé par une membrane en peau. Le rétrécissement du col induit un phénomène de compression de l’air contenu dans le corps de l’instrument, auquel est lié la sonorité profonde caractéristique de ces tambours. Le corps est entièrement décoré d’une marqueterie faite de nacre, d’os et de bois précieux.
  Cithare sur caisse santur à soixante-douze cordes métalliques, de Qazvin (Iran). Le cadre de l’instrument, en forme de parallélogramme, est entièrement peint de scènes représentant des musiciens et des danseurs . Cette cithare fait partie d’un ensemble comprenant aussi une vièle kemanche et un luth tar, décorés par le même artiste.
  Lithophone en pierre du Centre Vietnam dont la forme évoque, d’une matière stylisée, l’architecture du toit des pagodes où on le retrouve souvent. Les motifs floraux gravés sur la pierre représentent des symboles de la religion bouddhique.
Les corps sacrifiés
  Dans les forêts du sud du Tchad, les chasseurs de koudous organisent avant leur départ un rituel propitiatoire durant lequel ils font sonner cette trompe latérale faite d’une corne de l’animal.
  Tambour de type ganga joué par les Gwana de la région d’Essaouira au Maroc. La membrane richement décorée du tambour est faite d’une peau d’animal, probablement une chèvre.
Corps sonores
  Tambour kundu en forme de sablier. Il est maintenu au moyen d’une poignée sculptée en forme de crocodile, animal représentant l’ancêtre fondateur dans la cosmogonie de plusieurs populations océaniennes. On reconnaît le haut du corps de l’animal sur la partie droite de l’instrument. La membrane qui couvre le tambour est faite de la peau d’un iguane. Nouvelle-Guinée.
  Luth hatun charango à cinq doubles cordes. Il est l’un des instruments de musique hybrides que l’on retrouve dans les régions andines, résultant du contact entre les cultures européennes et autochtones. L’instrument présente la forme d’une guitare espagnole de petite taille, et sa caisse de résonance est constituée d’une carapace entière de tatou. Bolivie, Chuquisaca.
  Hochet-sonnailles akatcha du Bénin. La courge de calebasse, servant de résonateur, est percutée par les nombreuses vertèbres de serpent qui sont emprisonnées dans un filet en corde. Au Bénin, le serpent est associé à l’arc-en-ciel qui relie le monde des dieux à celui des humains. Cet instrument est utilisé le plus souvent par des hommes dans un grand nombre de répertoires musicaux dansés.
  Flà»tes en os
  Flà»te faite d’un os d’oiseau échassier, maintenue obliquement par le musicien, Grèce, mont Parnasse.
  Flà»te faite d’un os d’oiseau ; le jet d’air insufflé est dévié par un bloc de cire fixé à l’intérieur de l’os et dirigé contre la bordure de l’ouverture circulaire, Argentine, Chaco.
  Flà»te à bec byaglin (litt. « flà»te-oiseau  » en os d’aigle, Népal, vallée du Dolpo.
  Flà»te à encoche faite du fémur d’un animal, Brésil.
De corne et d’ivoire
  Drapeaux de prière disposés sur le flanc des montagnes himalayennes à proximité de temples ou de villages. Le bruissement du tissu dans le vent matérialise la présence d’esprits bienveillants qui soufflent sur la terre.
  Lyre tânbura d’Egypte, dont la caisse de résonance est constituée d’une carapace de tortue. Les sept cordes de jeu sont en boyau ; elles sont tendues entre la tige de bambou servant de joug et la table de résonance faite d’une membrane en peau.
Conques et coquillages
  Jouet sonore dénommé trektre. Les enfants joraï (Vietnam) s’amusent en faisant passer une mince baguette de bois entre deux coquillages fixés aux extrêmités d’une tige de bambou fendue : les coquillages se heurtent et produisent un son voisin de celui provoqué par l’entrechoquement de cymbalettes.
Plumes, crins et cheveux
  Luth sitar indien de Bénarès, composé de cordes de jeu en métal et en boyau. La texture, l’élasticité et, par conséquent, les qualités acoustiques propres à chacun de ces matériaux apportent une tonalité particulière au jeu de l’instrument, par ailleurs enrichi par le son d’une série de cordes métalliques tendues sous les frettes, et qui vibrent par sympathie.
Un orchestre végétal
  Sifflets comportant un trou d’insufflation et deux petits trous d’intonation fabriqués dans des courges de calebasse de petite taille. Amérindiens Kraho de l’Etat de Gioas au Brésil.
  Trompe jouée par les Masa au sud du Tchad. L’instrument est composé de deux courges de calebasse de forme et de taille différentes. Celle qui est alongée représente la partie principale de l’instrument, c’est-à -dire celle où sont situés les trous de jeu. L’autre calebasse, de forme arrondie, constitue un pavillon qui récipère le son et en transforme le timbre.
Calebasses à tout faire
  Jeunes filles jouant des tape-cuisses tuntula, photographiées en 1958 chez les Itcha du Bénin. La technique de jeu consiste à frapper l’une des extrêmités ouvertes de la calebasse contre l’intérieur de la cuisse, tandis que l’ouverture opposée de la courge est bouchée et débouchée par le creux de la main. Joués à plusieurs, les tuntula font entendre une délicate polyrythmie.
  Jeu des tuyaux de bambou pilonnants ’au ni mako. ’Aré’aré des îles Salomon. Le musicien dispose d’une série de dix bambous de longueurs différentes qu’il tient entre les doigts de ses mains et de ses pieds, et qu’il frappe alternativement contre une pierre. Il se dégage de son jeu une musique à caractère intime dans laquelle on perçoit une subtile polyphonie.
La tradition du bambou
Le bois et l’écorce
  Racleur de Madagascar. Une lame de bambou fendue de manière à former un faisceau de minces languettes vient racler la partie striée d’une tige de bambou.
Fabrication de flà»tes de pan chez les ’aré’aré aux îles salomon : après avoir sélectionné les différentes tiges de bambou et retiré leur feuillage, le musicien détermine la longueur de chaque tuyau de jeu en se référant à un ancien instrument. En comparant le son émis par un tuyau nouvellement taillée avec celui qui correspond sur l’instrument de référence, il procède à un accordage plus fin en raccourcissant plus ou moins la longueur du tuyau. Le bord qui servira d’embouchure est ensuite soigneusement poli. Il termine la fabrication de la flà»te en ligaturant les bambous entre eux.
Fabrication du tambour baachez les Dan en Côte d’Ivoire : Le facteur de tambour commence par ébaucher la forme de la caisse, composée d’une partie supérieure en forme de vase et d’un socle. Après avoir creusé l’intérieur de chacune des deux parties, le musicien tend, sur l’ouverture la plus large, une peau d’antilope débarrassée de ses poils. Pour maintenir cette peau tendue, il utilise un système de laçage en zigzag fait de bandes de cuir. De petits coins en bois sont insérés entre le laçage et la paroi de la caisse ; le musicien peut ainsi ajuster la tension de la peau en les enfonçant plus ou moins.

La terre, les pierres et le métal
  Jeune musicien de Maseru, au Lesotho. L’ingéniosité avec laquelle les matériaux de récupération sont adaptés et transformés pour en faire des instruments de musique témoigne de l’attachement profond des instrumentistes pour leur patrimoine musical.
  Lithophone picancala des Kabiyè du Togo. Cinq pierres de basalte disposées en étoile sur un lit de paille sont frappées par le biais de deux petites pierres. La ligne mélodique est conduite par le jeu de la main droite qui se déplace sur les quatre pierres situées de part et d’autre du musicien. La cinquième, de taille beaucoup plus importante et correspondant au son le plus grave, est uniquement frappée par la main gauche qui vient ponctuer la mélodie.

Instruments de récupération
  Luth kalali des Teda de la région de Fezzan en Libye. La caisse de résonance est faite d’un récipient en tôle émaillée, utilisé à l’origine comme ustensile de cuisine, et les deux cordes de jeu sont en fil de pêche. Ces matériaux usinés se combinent à des matières naturelles comme la peau de chameau et le bois de régime de dattes, respectivement utilisés pour constituer la table de résonance et le manche de l’instrument.
  Paire de hochets fabriquée en république démocratique du Congo à partir de plaques de tôle soudées et percées. A la fois solides et maléables, les pièces de tôle recueillies aux abords des usines retrouvent une nouvelle vie lorsqu’elles sont récupérées par un musicien, à la recherche de matériaux.
  Flà»te double fabriquée par des bergers Rawaut du Madhya Pradesh en Inde. D’un point de vue purement acoustique, les tuyaux faits de matière de synthèse, plus homogène et rigide que le bambou ou le roseau, conviennent parfaitement à la fabrication des flà»tes. Le flà»tiste qui insuffle à la fois les deux tuyaux de jeu, selon la technique de la respiration circulaire, exécute une ligne mélodique sur le tube de droite.
  Lamellophone gidiga à cinq languettes métalliques pincées, fabriqué par les Haoussa de Tahoua au Niger. Le corps de l’instrument est fait d’une boîte de conserve récupérée dans laquelle a été insérée une pièce de bois qui sert de table de résonance. Dans sa version originale, ce lamellophone, probablement entièrement en bois, était très répandu dans la région.
 



Canyon Antelope


canyon









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